- Noms communs : jussie rampante.
- Origine : Amérique du Sud (Chili, Uruguay, Argentine, Brésil), États-Unis (Californie), Est de l’Australie et Nouvelle-Zélande.
- Historique : Les deux espèces de jussies ont été observées pour la 1ère fois en milieu naturel en France au début du XIXème siècle dans le Lez, la rivière traversant Montpellier. Auparavant, il semble que ces plantes se trouvaient dans de nombreux jardins botaniques et ornaient des bassins d’ornements..
Plante herbacée vivace, fixée, amphibie, possédant une forme terrestre et une forme aquatique.
- Tiges : rigides, rougeâtres, poilues, pouvant se développer depuis 2 à 3 m de profondeur d’eau, plus ou moins ramifiées en fonction de la présence de courant, pouvant s’étendre jusqu’à 6 m de distance et former plusieurs dizaines de mètres de réseau sur le même pied.
- Rhizomes : tiges souterraines permettent la survie de la plante en hiver et qui sont probablement un des facteurs d’explication de l’extension vers le Nord de cette plante tropicale.
– racines principales jusqu’à 0,4 à 0,8 m de profondeur dans les sédiments.
– racines adventices ; présentes tout au long des tiges au niveau des nœuds et servant probablement à alimenter la plante en oxygène.
– émergées (forme terrestre) : alternes, lancéolées, stipules vert brun de forme arrondie.
– immergées (forme aquatique) : alternes, rondes ou ovales
- Fleurs : jaunes, diamètre souvent > 5cm, non recouvrement des pétales.
Confusion possible :
- avec la jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora), qui se distingue de Ludwigia peploides essentiellement par ses stipules de forme pointue (oblongues acuminées) et ses fleurs plus grandes, aux pétales souvent nettement recouvrants.
- avec plusieurs espèces de cressons indigènes (Nasturtium officinale ou Cardamine amara), aux feuilles composées mais qui, l’hiver peuvent se confondre avec les deux espèces de jussies, puisque leurs feuilles n’ont pas encore différencié leurs folioles latérales.
Répartition
En France, surtout présente en région méditerranéenne et dans le Sud-Ouest.
Ecologie (zones d'introduction)
La jussie rampante est une plante ubiquiste qui s’implante à l’interface eau-berge et croît ensuite vers ces deux milieux grâce à ses deux formes aquatique et terrestre. Elle colonise de préférence les milieux stagnants ou faiblement courants mais sa très vaste amplitude écologique lui permet de se développer également sur des vases émergées, bancs de galets ou graviers en bordure de cours d’eau.
Elle peut aussi coloniser le lit de certains cours d’eau si les vitesses de courant ne sont pas trop fortes pour arracher les tiges flottantes et si la stabilité des substrats lui permet de s’installer.
Dissémination (zones d'introduction)
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Voie sexuée |
Voie asexuée |
Partie aérienne |
Partie souterraine |
Organe de multiplication |
graines |
stolon
tige (bouturage)
tige (repousse après coupe)
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rhizome |
Importance dans la dispersion |
nr |
+++
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+++ |
Vecteurs de dispersion |
eau
terrassements
travaux d’entretien
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eau
terrassements
travaux d’entretien
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eau
terrassements
travaux d’entretien |
Période avec risque de dispersion |
toute l’année
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toute l’année
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toute l’année |
Durée de vie des graines et propagules |
quelques années
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nr |
plusieurs semaines |
Commentaires |
La durée de vie des graines est de 2 à 3 ans à l’air libre mais inconnue dans les sédiments, en anoxie et à l’obscurité. L’importance des graines dans la dissémination est mal connue, mais de plus en plus de semis sont observés sur certains sites. Dans l’eau, les fragments de plantes arrachés et non ancrés dans le substrat survivent plusieurs semaines. |
nr : les données disponibles ne permettent pas de conclure / na : non applicable.
Impacts
Effet sur les habitats |
Impacts |
- Couverture homogène et continue de la surface du sol.
- Importante quantité de biomasse produite en automne (jusqu’à 55% de la matière sèche totale).
- Diminution du pH par rapport à la pleine eau et conditions hypoxiques voire anoxiques (diurnes estivales).
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- Transformation des habitats naturels et forte régression de leur diversité.
- Accélération des processus de sédimentation pouvant à terme aboutir au comblement total des habitats notamment zones humides et plans d’eau peu profonds.
- Milieu hostile à la vie aquatique aérobie.
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Effets sur la flore indigène |
Impacts |
- Très forte concurrence avec les espèces indigènes.
- Probable phénomènes d’allélopathie avec libération dans l’environnement de composés aux multiples propriétés, notamment médicinales (saponines, flavonoïdes, acides gras, triterpènes…).
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- Création rapide d’herbiers quasi monospécifiques et forte réduction locale de la biodiversité floristique.
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Effets sur la faune indigène |
Impacts |
- Modification des habitats naturels.
- Effet « barrière » des herbiers denses de jussie.
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- Réduction de la biodiversité faunistique
- Fragmentation des milieux.
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Effets sur l’environnement |
Impacts sur les activités humaines |
- Réduction des sections mouillées et frein à l’écoulement des eaux.
- Effet « barrière » et fermeture du milieu.
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- Risque d’inondation accru.
- Obstruction des prises d’eau.
- Limitation de la circulation et des activités sportives et de loisir.
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Lits de la Thongue aval (34) et de la Lergue aval (34) envahis par les jussies rampantes (en octobre 2012 et octobre 2011).