Ludwigia grandiflora

Jussie à grandes fleurs

Ludwigia grandiflora
  • Noms communs : jussie à grandes fleurs, ludwigie à grandes fleurs.
  • Famille : Onagracées.
  • Origine : Amérique (Sud Est des États-Unis, Cuba, Paraguay, Uruguay, Argentine).
  • Historique : Les deux espèces de jussies ont été observées pour la 1ère fois en milieu naturel en France au début du XIXème siècle dans  le Lez,  la rivière traversant Montpellier. Auparavant, il semble que ces plantes se  trouvaient dans de nombreux jardins botaniques et ornaient des bassins d’ornements.

 

                          Plante herbacée vivace, fixée, amphibie, possédant une forme terrestre et une forme aquatique.

  • Tiges : rigides, rougeâtres, poilues, peu ou pas huileuses, pouvant se développer depuis 2 à 3 m de profondeur d’eau, plus ou moins ramifiées en fonction de la présence de courant, pouvant s’étendre jusqu’à 6 m de distance et former plusieurs dizaines de mètres de réseau sur le même pied.
  • Rhizomes : tiges souterraines permettent la survie de la plante en hiver et qui sont probablement un des facteurs d’explication de l’extension vers le Nord de cette plante tropicale.
  • Deux types de racines :

– racines principales : fixées jusqu’à 0.4 à 0.8 m de profondeurs dans les sédiments.

– racines adventices ; présentes tout au long des tiges au niveau des nœuds et servant probablement à alimenter la plante en oxygène.

  • Deux types de feuilles :

– émergées (forme terrestre) : alternes, lancéolées et poilues, stipules noirâtre de forme triangulaire.

– immergées (forme aquatique) : alternes, rondes ou ovales.

  • Fleurs : jaunes, diamètre souvent > 5cm, recouvrement des pétales.

Confusion possible :

  • avec la jussie rampante (Ludwigia peploïdes), qui se distingue de Ludwigia grandiflora essentiellement par ses stipules de forme arrondie (réniformes) et ses fleurs plus petites, aux pétales non recouvrants.
  • avec plusieurs espèces de cressons indigènes (Nasturtium officinale ou Cardamine amara), aux feuilles composées mais qui, l’hiver peuvent se confondre avec les deux espèces de jussies, puisque leurs feuilles n’ont pas encore différencié leurs folioles latérales.

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Répartition

En France, présente sur une grande partie du territoire, surtout dans le Sud-Ouest et sur la façade atlantique.

Ecologie (zones d'introduction)

La jussie à grandes fleurs est une plante ubiquiste qui s’implante à l’interface eau-berge et croît ensuite vers ces deux milieux grâce à ses deux formes aquatique et terrestre. Elle colonise de préférence les milieux stagnants ou faiblement courants mais sa très vaste amplitude écologique lui permet de se développer également sur des vases émergées, bancs de galets ou graviers en bordure de cours d’eau.

Elle peut aussi coloniser le lit de certains cours d’eau si les vitesses de courant ne sont pas trop fortes pour arracher les tiges flottantes et si la stabilité des substrats lui permet de s’installer.

Reproduction (zones d'introduction)

Dissémination (zones d'introduction)

  Voie sexuée Voie asexuée
Partie aérienne Partie souterraine
Organe de multiplication graines stolon
tige (bouturage)
tige (repousse après coupe)
rhizome
Importance dans la dispersion nr +++
+++
Vecteurs de dispersion eau
terrassements
travaux d’entretien
eau
terrassements
travaux d’entretien
eau
terrassements
travaux d’entretien
Période avec risque de dispersion toute l’année
toute l’année
toute l’année
Durée de vie des graines et propagules quelques années
nr plusieurs semaines
Commentaires La durée de vie des graines est de 2 à 3 ans à l’air libre mais inconnue dans les sédiments, en anoxie et à l’obscurité. L’importance des graines dans la dissémination est mal connue, mais de plus en plus de semis sont observés sur certains sites. Dans l’eau, les fragments de plantes arrachés et non ancrés dans le substrat survivent plusieurs semaines.

nr : les données disponibles ne permettent pas de conclure / na : non applicable.

Floraison (zones d'introduction)

  Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc
Floraison                        
Fructification                        

 

Impacts

Effet sur les habitats Impacts
  • Couverture homogène et continue de la surface du sol.
  • Importante quantité de biomasse produite en automne (jusqu’à 55% de la matière sèche totale).
  • Diminution du pH par rapport à la pleine eau et conditions hypoxiques voire anoxiques (diurnes estivales).
  • Transformation des habitats naturels et forte régression de leur diversité.
  • Accélération des processus de sédimentation pouvant à terme aboutir au comblement total des habitats notamment zones humides et plans d’eau peu profonds.
  • Milieu hostile à la vie aquatique aérobie.
 Effets sur la flore indigène  Impacts
  • Très forte concurrence avec les espèces indigènes.
  • Probable phénomènes d’allélopathie avec libération dans l’environnement de composés aux multiples propriétés, notamment médicinales (saponines, flavonoïdes, acides gras, triterpènes…).
  • Création rapide d’herbiers quasi monospécifiques et forte réduction locale de la biodiversité floristique.
 Effets sur la faune indigène  Impacts
  • Modification des habitats naturels.
  • Effet « barrière » des herbiers denses de jussie.
  • Réduction de la biodiversité faunistique
  • Fragmentation des milieux.
Effets sur l’environnement Impacts sur les activités humaines
  • Réduction des sections mouillées et frein à l’écoulement des eaux.
  • Effet « barrière » et fermeture du milieu.
  • Risque d’inondation accru.
  • Obstruction des prises d’eau.
  • Limitation de la circulation et des activités sportives et de loisir.
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Plans d’eau du fleuve Argens (83) envahis par les jussies à grandes fleurs (septembre 2011)