Ne pas élaguer les branches basses des arbres
Les corridors boisés sur les berges limitent le réchauffement de l’air et de l’eau ce qui est favorable à la faune aquatique. Si on coupe des branches basses des arbres, qui jouent un grand rôle dans l’ombrage des ruisseaux, elles ne repoussent plus, c’est pourquoi il est important de ne pas élaguer les arbres en bord de rivière.
Par ailleurs, en élagant les arbres, on crée des plaies susceptibles de provoquer leur dépérissement, notamment si des organismes pathogènes sont présents dans le milieu. Les aulnes en particulier sont particulièrement vulnérables aux élagages, qui favorisent la propagation actuelle de la maladie du phytophthora de l’aulne.
Préserver le port naturel des arbres
L’étêtage traditionnel des arbres en bord de rivière répondait à des usages anciens (besoin en fourrage, vannerie, …) et il reste parfois dans le paysage certains de ces arbres, qui en vieillissant ont acquis une forte valeur écologique, patrimoniale et paysagère. Mais ces pratiques sont généralement à proscrire, car elles affaiblissent les arbres et réduisent leur durée de vie. Supprimer les larges houppiers des arbres est également néfaste aux oiseaux.
Ne pas faire de coupes à blancs
Lors des coupes d’arbres, les trop fortes éclaircies sont à proscrire pour éviter le réchauffement de l’eau et maintenir une certaine concurrence végétale, qui limitera une repousse exubérante sur les berges. Il est donc préférable de ne pas réaliser de « coupe à blanc » (= coupe de toute la végétation) sur plus de 20 m de long, ou sur les deux berges simultanément.
Ne pas stocker des bois coupés et des grumes sur les berges
Les bois issus de travaux de coupe en forêt ou dans les jardins peuvent devenir très dangereux s’ils sont emportés par une crue, c’est pourquoi ils ne doivent pas être stockés sur les berges ou à proximité.
Diriger la chute des arbres lors des abattages
Avant d’abattre un arbre, la direction de sa chute doit être orientée chaque fois que possible vers la rive et les arbres abattus ne doivent jamais être traînés sur le fond des cours d’eau pour éviter de détruire des frayères (lieu de reproduction des poissons et des batraciens).
Préférer les essences locales pour les plantations sur berge
Les peupliers de culture, les résineux et les plantes ornementales sont mal adaptés aux berges des rivières : leurs systèmes racinaires se développent mal, leurs ports deviennent trop élevés, leurs feuilles s’accumulent au sol, etc… Il est donc préférable de choisir des essences locales pour des plantations sur berge : frêne commun, aulne glutineux, merisier, orme champêtre, orme de montagne, érable sycomore, érable champêtre, sureau noir, noisetier, viorne lantane, fusain d’Europe, …
Faire attention aux remblais et aux déchets verts
Les terres rapportées et les déchets verts contiennent souvent des propagules de plantes exotiques, qui sont de véritables menaces sur les cours d’eau. Ces plantes peuvent en effet être dispersées par l’eau et devenir invasives. Il est donc préférable de ne pas entreposer de la terre, ou les déchets de coupe ou de tonte des jardins sur les rives des cours d’eau.
De manière générale, ne pas remblayer les berges
Le remblaiement des berges, en plus de canaliser le cours d’eau et de réduire son espace de bon fonctionnement, empêche la ripisylve de se régénérer puisque le boisement se développant sur les remblais est le plus souvent déconnecté du cours d’eau. Seules des essences de milieux secs et perturbés sont alors capables de coloniser le nouveau milieu, dont des plantes invasives (robinier faux-acacia).